
flashback + BGMFZL
Féminin :
Milady:
Ketty:
La femme de chambre:
Masculin :
d’Artagnan:
Athos:
Planchet:
Lord de Winter:
(Scène : Chez Athos, rue Férou. Athos est assis, buvant du vin. d’Artagnan entre.)
d’Artagnan: (racontant) ... et comment leur camarade était probablement, à cette heure, en voie de s’équiper.
Athos: (hausse les épaules) Quant à moi, je suis bien tranquille, ce ne seront pas les femmes qui feront les frais de mon harnais.
d’Artagnan: Et cependant, beau, poli, grand seigneur comme vous l’êtes, mon cher Athos, il n’y aurait ni princesses, ni reines à l’abri de vos traits amoureux.
Athos: (hausse à nouveau les épaules) Que ce d’Artagnan est jeune!
(Planchet passe la tête par la porte entrouverte.)
Planchet: (annonçant) Les deux chevaux sont là, Monsieur.
Athos: Quels chevaux?
d’Artagnan: Deux que M. de Tréville me prête pour la promenade, et avec lesquels je vais aller faire un tour à Saint-Germain.
Athos: Et qu’allez-vous faire à Saint-Germain?
d’Artagnan: (racontant sa rencontre) ... cette femme qui, avec le seigneur au manteau noir et à la cicatrice près de la tempe, était sa préoccupation éternelle.
Athos: (d'un ton dédaigneux) C’est-à-dire que vous êtes amoureux de celle-là, comme vous l’étiez de Mme Bonacieux.
d’Artagnan: (s'écriant) Moi, point du tout! Je suis seulement curieux d’éclaircir le mystère auquel elle se rattache.
Athos: Au fait, vous avez raison, je ne connais pas une femme qui vaille la peine qu’on la cherche quand elle est perdue. Mme Bonacieux est perdue, tant pis pour elle! qu’elle se retrouve!
d’Artagnan: Non, Athos, non, vous vous trompez. J’aime ma pauvre Constance plus que jamais... mais je l’ignore, toutes mes recherches ont été inutiles. Que voulez-vous, il faut bien se distraire.
Athos: Distrayez-vous donc avec Milady, mon cher d’Artagnan; je le souhaite de tout mon coeur, si cela peut vous amuser.
d’Artagnan: Écoutez, Athos, au lieu de vous tenir enfermé ici comme si vous étiez aux arrêts, montez à cheval et venez vous promener avec moi à Saint-Germain.
Athos: Mon cher, je monte mes chevaux quand j’en ai, sinon je vais à pied.
d’Artagnan: (souriant) Eh bien, moi, je suis moins fier que vous, je monte ce que je trouve. Ainsi, au revoir, mon cher Athos.
Athos: Au revoir.
(Scène : À Saint-Germain. d’Artagnan et Planchet observent une maison.)
Planchet: (s'adressant à d’Artagnan) Eh! monsieur, ne vous remettez-vous pas ce visage qui baye aux corneilles?
d’Artagnan: Non, et cependant je suis certain que ce n’est point la première fois que je le vois, ce visage.
Planchet: Je le crois pardieu bien! C’est ce pauvre Lubin, le laquais du comte de Wardes...
d’Artagnan: Ah! oui bien, et je le reconnais à cette heure. Crois-tu qu’il te reconnaisse, toi?
Planchet: Ma foi, monsieur, il était si fort troublé que je doute qu’il ait gardé de moi une mémoire bien nette.
d’Artagnan: Eh bien, va donc causer avec ce garçon, et informe-toi dans la conversation si son maître est mort.
(La femme de chambre de Milady s'approche de Planchet, le prenant pour Lubin.)
La femme de chambre: (tendant un billet) Pour votre maître.
Planchet: (étonné) Pour mon maître?
La femme de chambre: Oui, et très pressé. Prenez donc vite.
(Planchet apporte le billet à d’Artagnan.)
Planchet: Pour vous, monsieur.
d’Artagnan: Pour moi? en es-tu bien sûr?
Planchet: Pardieu! si j’en suis sûr; la soubrette a dit: “Pour ton maître.” Je n’ai d’autre maître que vous...
d’Artagnan: (lisant le billet, puis à Planchet) Eh bien, Planchet, comment se porte ce bon M. de Wardes? il n’est donc pas mort?
Planchet: Non, monsieur, il va aussi bien qu’on peut aller avec quatre coups d’épée dans le corps... Lubin ne m’a pas reconnu, et m’a raconté d’un bout à l’autre notre aventure.
d’Artagnan: Fort bien, Planchet, tu es le roi des laquais; maintenant, remonte à cheval et rattrapons le carrosse.
(Scène : Sur la route. Le carrosse de Milady est arrêté. Un cavalier (Lord de Winter) se tient à la portière. La conversation est animée. d’Artagnan s'approche.)
d’Artagnan: (se découvrant respectueusement) Madame, me permettez-vous de vous offrir mes services? Il me semble que ce cavalier vous a mise en colère. Dites un mot, madame, et je me charge de le punir de son manque de courtoisie.
Milady: (se retournant, étonnée) Monsieur, ce serait de grand coeur que je me mettrais sous votre protection si la personne qui me querelle n’était point mon frère.
d’Artagnan: Ah! excusez-moi, alors, madame. Vous comprenez que j’ignorais cela.
Lord de Winter: (s'écriant) De quoi donc se mêle cet étourneau, et pourquoi ne passe-t-il pas son chemin?
d’Artagnan: Étourneau vous-même! Je ne passe pas mon chemin parce qu’il me plaît de m’arrêter ici.
Milady: (froidement, au cocher) Touche à l’hôtel!
d’Artagnan: (à Lord de Winter) Eh! Monsieur, vous me semblez encore plus étourneau que moi, car vous me faites l’effet d’oublier qu’il y a entre nous une petite querelle engagée.
Lord de Winter: Ah! ah! c’est vous, mon maître. Il faut donc toujours que vous jouiez un jeu ou un autre?
d’Artagnan: Oui, et cela me rappelle que j’ai une revanche à prendre. Nous verrons, mon cher monsieur, si vous maniez aussi adroitement la rapière que le cornet.
Lord de Winter: Vous voyez bien que je n’ai pas d’épée. Voulez-vous faire le brave contre un homme sans armes?
d’Artagnan: J’espère bien que vous en avez chez vous. En tout cas, j’en ai deux, et si vous le voulez, je vous en jouerai une.
Lord de Winter: Inutile, je suis muni suffisamment de ces sortes d’ustensiles.
d’Artagnan: Eh bien, mon digne gentilhomme, choisissez la plus longue et venez me la montrer ce soir.
Lord de Winter: Où cela, s’il vous plaît?
d’Artagnan: Derrière le Luxembourg.
Lord de Winter: C’est bien, on y sera.
d’Artagnan: Votre heure?
Lord de Winter: Six heures.
d’Artagnan: À propos, vous avez aussi probablement un ou deux amis?
Lord de Winter: Mais j’en ai trois qui seront fort honorés de jouer la même partie que moi.
d’Artagnan: Trois? à merveille! comme cela se rencontre! c’est juste mon compte. Maintenant, qui êtes-vous?
Lord de Winter: Moi, je suis Lord de Winter, baron de Sheffield.
d’Artagnan: Je suis M. d’Artagnan, gentilhomme gascon, servant aux gardes, compagnie de M. des Essarts. Eh bien, je suis votre serviteur, monsieur le baron, quoique vous ayez des noms bien difficiles à retenir.
(Scène : De retour chez Athos. d’Artagnan raconte tout, moins la lettre. Athos, enchanté, envoya chercher à l’instant même Porthos et Aramis...)
(Scène : Derrière le Luxembourg. Un enclos abandonné. Les mousquetaires et les Anglais se font face.)
Lord de Winter: (après les présentations) Mais, avec tout cela, nous ne savons pas qui vous êtes, et nous ne nous battrons pas avec des noms pareils; ce sont des noms de bergers, cela.
Athos: (calmement) Aussi, comme vous le supposez bien, Milord, ce sont de faux noms.
Lord de Winter: Ce qui ne nous donne qu'un plus grand désir de connaître les noms véritables.
Athos: Vous avez bien joué contre nous sans les connaître, à telles enseignes que vous nous avez gagné nos deux chevaux?
Lord de Winter: C'est vrai, mais nous ne risquions que nos pistoles; cette fois nous risquons notre sang: on joue avec tout le monde, on ne se bat qu'avec ses égaux.
Athos: C'est juste.
(Athos prend à l'écart son adversaire.)
Athos: (à voix basse à son adversaire) ... Me trouvez-vous assez grand seigneur pour me faire la grâce de croiser l'épée avec moi?
Lord de Winter: (s'inclinant) Oui, monsieur.
Athos: (froidement) Eh bien, maintenant, voulez-vous que je vous dise une chose?
Lord de Winter: Laquelle?
Athos: C'est que vous auriez aussi bien fait de ne pas exiger que je me fisse connaître.
Lord de Winter: Pourquoi cela?
Athos: Parce qu'on me croit mort, que j'ai des raisons pour désirer qu'on ne sache pas que je vis, et que je vais être obligé de vous tuer, pour que mon secret ne coure pas les champs.
Athos: (s'adressant à tous) Messieurs, y sommes-nous?
Tous: (d'une seule voix) Oui!
Athos: Alors, en garde!
(Le combat s'engage. Athos tue son adversaire le premier. Porthos blesse le sien. Aramis pousse le sien à la fuite. d'Artagnan désarme Lord de Winter.)
d’Artagnan:(l'épée à la gorge de Lord de Winter) Je pourrais vous tuer, monsieur, mais je vous donne la vie pour l'amour de votre soeur.
Lord de Winter: (serrant d'Artagnan dans ses bras) ... si vous le voulez bien, je vous présenterai à ma soeur, Lady Clarick...
d’Artagnan: (rougissant de plaisir) ...
(On trouve une bourse sur le mort.)
Lord de Winter: (à d'Artagnan) Vous la rendrez à sa famille.
d’Artagnan: (tendant la bourse) ...
Lord de Winter: Sa famille se soucie bien de cette misère... gardez cette bourse pour vos laquais.
d’Artagnan: (met la bourse dans sa poche) ...
Athos: (à d'Artagnan, bas) Que voulez-vous faire de cette bourse?
d’Artagnan: Mais je comptais vous la remettre, mon cher Athos.
Athos: À moi? et pourquoi cela?
d’Artagnan: Dame, vous l'avez tué: ce sont les dépouilles opimes.
Athos: Moi, héritier d'un ennemi! pour qui donc me prenez-vous?
d’Artagnan: C'est l'habitude à la guerre; pourquoi ne serait-ce pas l'habitude dans un duel?
Athos: Même sur le champ de bataille, je n'ai jamais fait cela.
d’Artagnan: Alors, donnons cet argent aux laquais, comme Lord de Winter nous a dit de le faire.
Athos: Oui, donnons cette bourse, non à nos laquais, mais aux laquais anglais.
(Athos jette la bourse au cocher anglais.)
Athos: Pour vous et vos camarades.
(Scène : Plus tard, chez Athos. d'Artagnan raconte son projet de rendre visite à Milady.)
Athos: (secouant la tête) Quoi! vous venez de perdre une femme que vous disiez bonne, charmante, parfaite, et voilà que vous courez déjà après une autre!
d’Artagnan: J'aimais Mme Bonacieux avec le coeur, tandis que j'aime Milady avec la tête... en me faisant conduire chez elle, je cherche surtout à m'éclairer sur le rôle qu'elle joue à la cour.
Athos: Le rôle qu'elle joue, pardieu! il n'est pas difficile à deviner... C'est quelque émissaire du cardinal: une femme qui vous attirera dans un piège...
d’Artagnan: Diable! mon cher Athos, vous voyez les choses bien en noir, ce me semble.
Athos: Mon cher, je me défie des femmes; que voulez-vous! je suis payé pour cela, et surtout des femmes blondes. Milady est blonde, m'avez-vous dit?
d’Artagnan: Elle a les cheveux du plus beau blond qui se puisse voir.
Athos: Ah! mon pauvre d'Artagnan... Éclairez-vous.
(Scène : Chez Milady, place Royale. Lord de Winter présente d'Artagnan.)
Lord de Winter: (à Milady) Vous voyez un jeune gentilhomme qui a tenu ma vie entre ses mains... Remerciez-le donc, madame, si vous avez quelque amitié pour moi.
Milady: (d'une voix douce) Soyez le bienvenu, monsieur, vous avez acquis aujourd'hui des droits éternels à ma reconnaissance.
d’Artagnan: (s'inclinant) ...
(La conversation se poursuit. Milady écoute le récit du combat.)
Milady: (après le récit) ... elle avait épousé un cadet de famille qui l'avait laissée veuve avec un enfant...
d’Artagnan: (galant) ... se répandit en propos galants et en protestations de dévouement.
(Scène : Sur l'escalier, en partant.)
Ketty: (la soubrette, rougissant) ... lui demanda pardon de l'avoir touché, d'une voix si douce...
d’Artagnan: (le lendemain, chez Milady) ... lui demanda d'où il était, quels étaient ses amis, et s'il n'avait pas pensé quelquefois à s'attacher au service de M. le cardinal.
d’Artagnan: (prudent) ... il lui fit un grand éloge de Son Éminence...
Milady: (changeant de conversation) ... demanda à d'Artagnan de la façon la plus négligée du monde s'il n'avait jamais été en Angleterre.
d’Artagnan: (jouant serré) ... répondit qu'il y avait été envoyé par M. de Tréville pour traiter d'une remonte de chevaux...
(Scène : Sous la porte cochère de l'hôtel de Milady.)
Ketty: (timidement) Je voudrais bien vous dire deux mots, monsieur le chevalier...
d’Artagnan: Parle, mon enfant, parle, j'écoute.
Ketty: Ici, impossible: ce que j'ai à vous dire est trop long et surtout trop secret.
d’Artagnan: Eh bien, mais comment faire alors?
Ketty: Si monsieur le chevalier voulait me suivre...
d’Artagnan: Où tu voudras, ma belle enfant.
Ketty: Alors, venez.
(Scène : Dans la chambre de Ketty.)
d’Artagnan: Et quelle est donc cette chambre, ma belle enfant?
Ketty: C'est la mienne, monsieur le chevalier; elle communique avec celle de ma maîtresse par cette porte... jamais elle ne se couche qu'à minuit.
Ketty: (poussant un soupir) Vous aimez donc bien ma maîtresse, monsieur le chevalier...
d’Artagnan: Oh! plus que je ne puis dire! j'en suis fou!
Ketty: (poussant un second soupir) Hélas! monsieur, c'est bien dommage!
d’Artagnan: Et que diable vois-tu donc là de si fâcheux?
Ketty: C'est que, monsieur, ma maîtresse ne vous aime pas du tout.
d’Artagnan: Hein! t'aurait-elle chargée de me le dire?
Ketty: Oh! non pas, monsieur! mais c'est moi qui, par intérêt pour vous, ai pris la résolution de vous en prévenir.
d’Artagnan: Merci, ma bonne Ketty, mais de l'intention seulement...
Ketty: Donc vous ne me croyez pas?
d’Artagnan: J'avoue que jusqu'à ce que tu daignes me donner quelques preuves de ce que tu avances...
Ketty: Que dites-vous de celle-ci?
(Ketty tend un petit billet.)
d’Artagnan: (vivement) Pour moi?
Ketty: Non, pour un autre.
d’Artagnan: Pour un autre? Son nom, son nom!
Ketty: Voyez l'adresse.
d’Artagnan: (lisant) M. le comte de Wardes.
(d'Artagnan déchire l'enveloppe.)
Ketty: (criant) Oh! mon Dieu! monsieur le chevalier, que faites-vous?
d’Artagnan: Moi, rien!
(d'Artagnan lit le billet.)
d’Artagnan: (pâlissant) ...
Ketty: (avec compassion) Pauvre cher monsieur d'Artagnan!
d’Artagnan: Tu me plains, bonne petite!
Ketty: Oh! oui, de tout mon coeur! car je sais ce que c'est que l'amour, moi!
d’Artagnan: (la regardant avec attention) Tu sais ce que c'est que l'amour?
Ketty: (après un silence) Hélas! oui.
d’Artagnan: Eh bien, au lieu de me plaindre, alors, tu ferais bien mieux de m'aider à me venger de ta maîtresse.
Ketty: Et quelle sorte de vengeance voudriez-vous en tirer?
d’Artagnan: Je voudrais triompher d'elle, supplanter mon rival.
Ketty: (vivement) Je ne vous aiderai jamais à cela, monsieur le chevalier!
d’Artagnan: Et pourquoi cela?
Ketty: Pour deux raisons.
d’Artagnan: Lesquelles?
Ketty: La première, c'est que jamais ma maîtresse ne vous a aimé.
d’Artagnan: Qu'en sais-tu?
Ketty: Vous l'avez blessée au coeur.
d’Artagnan: Moi! en quoi puis-je l'avoir blessée, moi qui, depuis que je la connais, vis à ses pieds comme un esclave! parle, je t'en prie.
Ketty: Je n'avouerais jamais cela qu'à l'homme... qui lirait jusqu'au fond de mon âme!
d’Artagnan: Ketty, je lirai jusqu'au fond de ton âme quand tu voudras; qu'à cela ne tienne, ma chère enfant.
(Il l'embrasse.)
Ketty: (rougissant) Oh! non, vous ne m'aimez pas! C'est ma maîtresse que vous aimez, vous me l'avez dit tout à l'heure.
d’Artagnan: Et cela t'empêche-t-il de me faire connaître la seconde raison?
Ketty: (enhardie) La seconde raison, monsieur le chevalier, c'est qu'en amour chacun pour soi.
d’Artagnan: (attirant Ketty à lui) Eh bien, veux-tu, ma chère Ketty, que je te donne une preuve de cet amour dont tu doutes?
Ketty: De quel amour?
d’Artagnan: De celui que je suis tout prêt à ressentir pour toi.
Ketty: Et quelle est cette preuve?
d’Artagnan: Veux-tu que ce soir je passe avec toi le temps que je passe ordinairement avec ta maîtresse?
Ketty: (battant des mains) Oh! oui, bien volontiers!
(Minuit sonne. On entend une sonnette.)
Ketty: (s'écriant) Grand Dieu! voici ma maîtresse qui m'appelle! Partez, partez vite!
d’Artagnan: (s'enfermant dans l'armoire) ...
Ketty: Que faites-vous donc?
Milady: (d'une voix aigre) Dormez-vous donc que vous ne venez pas quand je sonne?
Ketty: (s'élançant) Me voici, Milady, me voici!
(On entend Milady gronder Ketty depuis la chambre voisine.)
Milady: Eh bien, je n'ai pas vu notre Gascon ce soir?
Ketty: Comment, madame, il n'est pas venu! Serait-il volage avant d'être heureux?
Milady: Oh non! il faut qu'il ait été empêché par M. de Tréville ou par M. des Essarts. Je m'y connais, Ketty, et je le tiens, celui-là.
Ketty: Qu'en fera madame?
Milady: Ce que j'en ferai!... Sois tranquille, Ketty, il y a entre cet homme et moi une chose qu'il ignore... il a manqué me faire perdre mon crédit près de Son Éminence... Oh! je me vengerai!
Ketty: Je croyais que madame l'aimait?
Milady: Moi, l'aimer! je le déteste! Un niais, qui tient la vie de Lord de Winter entre ses mains et qui ne le tue pas, et qui me fait perdre trois cent mille livres de rente!
Ketty: C'est vrai, votre fils était le seul héritier de son oncle, et jusqu'à sa majorité vous auriez eu la jouissance de sa fortune.
Milady: Aussi, je me serais déjà vengée sur lui-même, si, je ne sais pourquoi, le cardinal ne m'avait recommandé de le ménager.
Ketty: Oh! oui, mais madame n'a point ménagé cette petite femme qu'il aimait.
Milady: Oh! la mercière de la rue des Fossoyeurs: est-ce qu'il n'a pas déjà oublié qu'elle existait? La belle vengeance, ma foi!
Milady: C'est bien, rentrez chez vous et demain tâchez enfin d'avoir une réponse à cette lettre que je vous ai donnée.
Ketty: Pour M. de Wardes?
Milady: Sans doute, pour M. de Wardes.
Ketty: En voilà un, qui m'a bien l'air d'être tout le contraire de ce pauvre M. d'Artagnan.
Milady: Sortez, mademoiselle, je n'aime pas les commentaires.
(d'Artagnan sort de l'armoire.)
Ketty: (à voix basse) O mon Dieu! qu'avez-vous? et comme vous êtes pâle!
d’Artagnan: (murmurant) L'abominable créature!
Ketty: Silence! silence! sortez, il n'y a qu'une cloison entre ma chambre et celle de Milady, on entend de l'une tout ce qui se dit dans l'autre!
d’Artagnan: C'est justement pour cela que je ne sortirai pas.
Ketty: Comment?
d’Artagnan: Ou du moins que je sortirai... plus tard.
(Le lendemain, d'Artagnan reçoit un nouveau billet de Milady par Ketty.)
d’Artagnan: (lisant) "Voilà la troisième fois que je vous écris pour vous dire que je vous aime. Prenez garde que je ne vous écrive une quatrième pour vous dire que je vous déteste..."
Ketty: Oh! vous l'aimez toujours!
d’Artagnan: Non, Ketty, tu te trompes, je ne l'aime plus; mais je veux me venger de ses mépris.
Ketty: Oui, je connais votre vengeance; vous me l'avez dite.
d’Artagnan: Que t'importe, Ketty! tu sais bien que c'est toi seule que j'aime.
Ketty: Comment peut-on savoir cela?
d’Artagnan: Par le mépris que je ferai d'elle.
(d'Artagnan écrit une réponse qu'il remet à Ketty.)
d’Artagnan: Tiens, donne cette lettre à Milady; c'est la réponse de M. de Wardes.
Ketty: (devenant pâle) Écoute, ma chère enfant, tu comprends qu'il faut que tout cela finisse d'une façon ou de l'autre...
d’Artagnan: Mais enfin, que contient votre billet?
Ketty: Milady te le dira.
Ketty: (s'écriant) Ah! vous ne m'aimez pas! et je suis bien malheureuse!
(d'Artagnan la console par des promesses.)
d’Artagnan: Le soir il sortirait de bonne heure de chez sa maîtresse, et qu'en sortant de chez sa maîtresse il monterait chez elle.
(Rideau)
(场景:巴黎街道,随后是阿托斯住所)
(达达尼昂尾随着米拉迪而没被她发现。他看见她上了那辆豪华四轮马车,听见她吩咐车夫去圣日耳曼。)
(达达尼昂在塞纳河街碰到普朗歇)
达达尼昂: (对普朗歇) 去特雷维尔先生的马房里备两匹马,一匹为我,一匹为你,备好马之后到阿托斯家去找我。
(达达尼昂来到阿托斯家。阿托斯正闷闷不乐地自斟自饮。)
达达尼昂: (讲述情况) ...他们的伙伴可能已经在购置装备。
阿托斯: (耸耸肩膀) 我吗,根本就不着急,肯定用不着女人出钱给我买马鞍。
达达尼昂: 然而,亲爱的阿托斯,像你这样一位风流倜傥、彬彬有礼的大爵爷,纵然是公主或王后,也躲不过你的爱情之箭啊。
阿托斯: (耸耸肩膀) 这个达达尼昂真年轻!
(普朗歇从半掩的门外怯生生地伸进头来)
普朗歇: 两匹马备好了,先生。
阿托斯: 什么马?
达达尼昂: 特雷维尔先生借给我去兜风的两匹马,我打算骑上它们去圣日耳曼转一圈。
阿托斯: 去圣日耳曼干什么?
达达尼昂: (解释原因) ...这个女人和那位披黑斗篷、鬓角有伤疤的绅士,我思想上总也摆脱不掉。
阿托斯: (轻蔑地) 这就是说,你爱上了她,就像你爱上了波那瑟太太一样。
达达尼昂: (提高嗓门) 我吗,根本没有的事!我只不过感到好奇...
阿托斯: 总而言之,你有你的道理。我嘛,从来就不曾认识一个失踪了还值得去寻找的女人。
达达尼昂: 不,阿托斯,不,你搞错了。我比任何时候都更爱我可怜的康斯坦斯...可是,我根本不知道她在什么地方...总该散散心吧。
阿托斯: 你去和米拉迪散心吧,亲爱的达达尼昂。我衷心希望你愉快。
达达尼昂: 听我说,阿托斯,你与其像蹲禁闭一样关在家里,还不如骑上马,和我一块去圣日耳曼溜达溜达。
阿托斯: 亲爱的,我有马的时候才骑马,没有马就步行。
达达尼昂: (微笑) 我可不像你那样傲气,我找到什么骑什么。那么,回头见,亲爱的阿托斯。
阿托斯: 回头见。
(达达尼昂和普朗歇上马向圣日耳曼奔驰而去)
(在圣日耳曼,达达尼昂发现吕班)
普朗歇: (对达达尼昂) 哎!先生,那个正在呆呆地望着什么的人,您不记得了吗?
达达尼昂: 不记得了,不过可以肯定,那张脸我不是头一回见到。
普朗歇: 我相信我没有看错,那就是可怜的吕班,瓦尔德伯爵的跟班。
达达尼昂: 哦!对。现在我认出来啦。你觉得他还认得你吗?
普朗歇: 老实讲,先生,他当时非常惊慌,所以我想他不大可能清楚地记得我。
达达尼昂: 喂,你过去和那小子聊聊,顺便了解一下他主子是否死了。
(米拉迪的马车出现,侍女走向吕班)
侍女: (对普朗歇,误认他是吕班) 交给你家主人。
普朗歇: (惊愕地) 交给我家主人?
侍女: 是的,很紧急,快拿着。
(侍女跑回马车,马车开走。普朗歇将便笺交给达达尼昂)
普朗歇: 给您的,先生。
达达尼昂: 给我的?你肯定吗?
普朗歇: 当然!肯定是给您的。那个侍女说:"交给你家主人。"我只有您一个主人啊...
(达达尼昂读信)
达达尼昂: (笑着) 哈哈!真有点按捺不住啦。米拉迪和我仿佛在为同一个人的健康担心哩!喂,普朗歇,那位好好先生瓦尔德身体怎么样?他没死?
普朗歇: 没死,先生,他身体棒得再挨四剑都没问题...
(达达尼昂和普朗歇赶上米拉迪的马车)
达达尼昂: (恭敬地) 夫人,我可以为您效劳吗?这个骑马的人似乎惹得您生气了。只要您吩咐一声,夫人,我就惩罚他的无礼。
米拉迪: (吃惊地) 先生,如果和我吵架的这个人不是我的兄弟,我一定会衷心接受您的保护。
达达尼昂: 哦!是这样。对不起,您想必明白,夫人。
英国人: (嚷道) 这个冒失鬼来管什么闲事?他为何不走他的路?
达达尼昂: (回敬道) 您才是冒失鬼呢!我不走我的路,因为我喜欢在这里停留。
米拉迪: (冷冷地) 快回家!
达达尼昂: (对英国人) 喂!先生,我看您比我还更冒失,因为我看您似乎忘记了我们之间已经开始的一场小小的争执。
英国人: 哦!哦!原来是您,先生,莫非您又要和我来赌一盘或玩点别的?
达达尼昂: 对呀,我想我还该翻一次本的。我们来看看,亲爱的先生,您耍起剑来,是不是像耍摇骰子的杯子那样巧妙。
英国人: 您明明看到我没有带剑,您是不是想在一个手无寸铁的人面前冒充好汉?
达达尼昂: 我想您家里总是有的吧。无论如何,我这里有两柄,如果您愿意,我可以给您一柄,咱们来玩玩。
英国人: 不必,这类家什我有的是。
达达尼昂: 好,尊敬的绅士,请挑选一柄最长的,今天傍晚拿来给我看看。
英国人: 请问在什么地方?
达达尼昂: 卢森堡公园后面。对于我向您建议的这类散步,那可是个好地方。
英国人: 好,我一定去。
达达尼昂: 您几点钟去?
英国人: 六点钟。
达达尼昂: 顺便问一句,您大概有一两个朋友吧?
英国人: 朋友我有三个,他们如能和我一同来玩,会感到很荣幸。
达达尼昂: 三个?好极了!真凑巧!我刚好也有三个朋友。现在请问您究竟是谁?
英国人: 我吗,鄙人是温特勋爵,兼谢菲尔德男爵。
达达尼昂: 很好,鄙人是您的仆人,男爵先生。尽管您有两个很难记的名字。
(达达尼昂返回阿托斯住处)
(达达尼昂讲述经过,只是没提瓦尔德先生收的那封信。阿托斯听说要与英国人打架,非常高兴) ...
(幕落)
(场景:卢森堡公园后身,一座牧羊围墙内。黄昏时分。)
(阿托斯、波托斯、阿拉米斯和达达尼昂带着四个跟班到达。阿托斯支走羊倌,跟班们负责放哨。)
(另一帮人悄然而至,双方按礼仪互相介绍。)
温特勋爵: (听到对方姓名后) 都用这种怪名字,我们不知道你们是何人。我们绝不会同有这样姓名的人交手,这些都是放羊倌的姓氏。
阿托斯: (平静地) 正是,您猜对了,绅士,这些都是假名字。
英国人: (坚持地) 这样的话,我们就更想知道各位的真名实姓。
阿托斯: 过去你们不知道我们姓什么,同我们不也玩得挺带劲吗?你们赢了我们两匹马不就是证据?
英国人: 不错,但上一次我们冒险的只是钱,而这一次我们冒险的却是血;我们能和任何人赌钱,但只能和同等级的人格斗。
阿托斯: 说得好。
(阿托斯将对手拉到一旁,低声告知真实姓名。波托斯和阿拉米斯也照做。)
阿托斯: (对对手) 这下您满意了?为请您赏光和我比剑,您觉得本人这下够贵族气派了吧?
英国人: (躬身施礼) 是的,先生。
阿托斯: (冷冷地) 那么,您现在还愿意听我再说句话吗?
英国人: 请讲。
阿托斯: 倘若您不要求我告诉您我是谁,那就更好了。
英国人: 为什么这样说?
阿托斯: 因为人们都以为我死了,因为我有种种理由,愿意世人不知道我还活着,因为我马上不得不杀死您,以免我的秘密到处传扬。
阿托斯: (向所有人) 诸位,我们双方都准备好了吗?
众人: (齐声) 准备好了!
阿托斯: 好,注意出击!
(八柄剑在落日余晖中闪亮,战斗开始。)
(阿托斯冷静沉着地第一个杀死对手。波托斯将第二个对手撂倒。阿拉米斯逼退第三个对手。达达尼昂解除温特勋爵武装。)
达达尼昂: (剑指温特喉咙) 我本可以杀死您,先生,现在您掌握在我的手中,但出于对您姐姐的爱,我就放您一条生路。
温特勋爵: (拥抱达达尼昂) 谢谢您,先生!(转向其他人) 也感谢各位!
(发现死者钱包)
达达尼昂: (捡起钱包交给温特) 您将它交给他的家人吧。
温特勋爵: 真见鬼,您让我拿着这玩意儿怎么办?他家族年金就达一万五千路易。您留下这个钱包送给你们的跟班吧。
达达尼昂: (将钱包放进口袋) ...
阿托斯: (低声对达达尼昂) 你把这个钱包想怎样处理?
达达尼昂: 我打算把它交给你,亲爱的阿托斯。
阿托斯: (拒绝) 交给我?这为什么?我,做一个敌人遗产的继承人!你究竟把我当成什么人?
达达尼昂: 这是战争的惯例,为什么不可以成为一场决斗的惯例呢?
阿托斯: 即便在战场上,我也从来没干过这种事。
达达尼昂: 那就按照温特勋爵对我们说的办,把这份钱送给跟班们吧。
阿托斯: 不过不是送给我们的跟班,而是送给英国人的跟班。
(阿托斯将钱包扔给英国马车夫)
阿托斯: 送给您和您的同伴。
温特勋爵: (对达达尼昂) 现在,我年轻的朋友,如果您愿意,我将把您介绍给我的姐姐米拉迪·克拉丽克夫人。她在宫廷里人际关系不错,她将来为您说句话也许不无好处的。
达达尼昂: (高兴地鞠躬) 非常感谢!
(当晚,在阿托斯住处)
阿托斯: (摇头) 什么?你刚刚失去一个女人,你曾口口声声说她善良,模样又长得迷人,人品十全十美,而现在,你却又去追另一个女人了。
达达尼昂: 过去,我是怀着一颗心去爱波那瑟太太的,而现在,我是用智慧去爱这位英国贵妇人的。我让人引到她家去,主要是想弄清楚她在宫廷里究竟扮演怎样的角色。
阿托斯: 她扮演怎样的角色?那还用问!她是红衣主教的一个密使,一个吸引你走进陷阱的女人。
达达尼昂: 哎唷!亲爱的阿托斯,你觉得事情看得一团漆黑。
阿托斯: 亲爱的,我怀疑所有的女人;这有什么办法呢!我为这个付过代价,而我尤其怀疑头发金黄的女人。你不是对我说过,这位英国夫人的头发是金黄色的吗?
达达尼昂: 她有一头极漂亮的金发,一眼就能看出来。
阿托斯: 哦!我可怜的达达尼昂!...你去弄个明白吧!
(在米拉迪府邸,皇家广场)
温特勋爵: (介绍达达尼昂) 您瞧,这位年轻的绅士,我侮辱了他,但他却没有滥施淫威...所以,夫人,如果你能多少看点姐弟情份,就请谢谢他。
米拉迪: (用温柔怪异的语气) 欢迎先生光临,今天,您获得了让我感激的永恒权利。
(达达尼昂告辞时,在走廊遇见侍女凯蒂。凯蒂满脸绯红,轻吟一声请求达达尼昂原谅她的失礼...达达尼昂心不在焉地向她表示宽恕。)
(幕落)
(场景:米拉迪府邸走廊,几天后)
凯蒂:(怯生生地拉住达达尼昂的衣袖)先生...我能和您说几句话吗?
达达尼昂:(心不在焉)什么事,凯蒂?我现在要去找你的女主人。
凯蒂:这里不方便说...是很重要的事,也很秘密...
达达尼昂:那要怎么说?
凯蒂:(鼓起勇气)如果您愿意跟我来...
(凯蒂带达达尼昂来到自己的小房间)
达达尼昂:(打量房间)这是你的房间?
凯蒂:是的,先生。这扇门通向女主人的卧室...不过请放心,她半夜前不会回来。
凯蒂:(突然认真起来)先生,您真的很爱我的女主人吗?
达达尼昂:(毫不犹豫)爱得发狂!
凯蒂:(叹息)可是...可是她根本不爱您啊!
达达尼昂:(吃惊)什么?是她让你来告诉我的?
凯蒂:不,不是...是我自己决定告诉您的。我...我是为您好。
达达尼昂:(不以为然)谢谢你的好意,但这种事...
凯蒂:(急切地)您不相信我?我有证据!
(凯蒂从怀中取出一封信)
达达尼昂:(伸手要拿)是给我的?
凯蒂:(缩回手)不...是给别人的。
达达尼昂:给谁?
凯蒂:您看看信封就知道了。
达达尼昂:(念出)"德·瓦尔德伯爵"!
(达达尼昂突然抢过信件,不顾凯蒂的阻止撕开信封)
凯蒂:(惊呼)天哪!先生您在做什么!
达达尼昂:(阅读信件,脸色发白)"您没有回复我的第一封信...难道您忘了在德·吉斯夫人舞会上您给我的那个眼神?..."
凯蒂:(同情地)可怜的达达尼昂先生!
达达尼昂:(苦笑)你在可怜我?
凯蒂:是的,用整颗心可怜您!因为我知道爱情是什么滋味!
达达尼昂:(打量她)你也懂得爱情?
达达尼昂:(鼓起勇气)与其可怜我,不如帮我报复你的女主人。
凯蒂:怎么报复?
达达尼昂:战胜她,取代我的情敌。
凯蒂:(坚决地)我绝不会帮您做这种事!
达达尼昂:为什么?
凯蒂:有两个原因。第一,我的女主人从来就没爱过您。
达达尼昂:你怎么知道?
凯蒂:您伤了她的心。
达达尼昂:我?我像个奴隶一样拜倒在她脚下!说清楚!
凯蒂:这种事...我只能对能看透我灵魂的人说...
达达尼昂:(靠近)凯蒂,只要你想,我随时愿意看透你的灵魂。
(他亲吻她,凯蒂脸红如霞)
凯蒂:(推开他)不!您不爱我!您爱的是我的女主人,您自己刚说的!
达达尼昂:那第二个原因呢?
凯蒂:(直视他)在爱情里,人都是自私的。
(达达尼昂突然意识到凯蒂对他的感情)
达达尼昂:(计上心头)如果我证明给你看呢?证明我对你的感情?
凯蒂:怎么证明?
达达尼昂:今晚,让我陪着你,就像我平时陪你女主人那样。
凯蒂:(欣喜)真的吗?
达达尼昂:(将她拉近)来吧,让我告诉你,你是我见过最迷人的侍女...
(午夜钟声响起)
凯蒂:(惊慌)天哪!女主人在叫我!您得快走!
达达尼昂:(突然打开大衣柜钻进去)
凯蒂:(震惊)您在做什么!
(达达尼昂从里面锁上衣柜门)
米拉迪:(从隔壁传来尖锐的声音)凯蒂!你睡着了吗?为什么不来应门!
凯蒂:(急忙应声)来了!夫人,我来了!
(透过衣柜缝隙,达达尼昂偷听到隔壁对话)
米拉迪:那个加斯科尼人今晚没来?
凯蒂:没有,夫人。他会不会变心了?
米拉迪:不可能!他肯定是被特雷维尔或者德·艾萨尔先生绊住了。我很了解他,他逃不出我的手掌心。
凯蒂:夫人打算怎么对付他?
米拉迪:(冷笑)怎么对付?要知道,有件事他还蒙在鼓里...他差点让我在红衣主教面前失宠...哦,我一定要报仇!
凯蒂:我以为夫人爱他?
米拉迪:爱他?我恨他!这个白痴,明明可以把温特勋爵置于死地,却放过了他,让我损失了三十万里弗尔的年金!
凯蒂:是啊,您的儿子本可以继承舅舅的财产...
米拉迪:要不是红衣主教吩咐我留着他,我早就报复了。
凯蒂:可是夫人已经报复了他爱的那个小女人...
米拉迪:(轻蔑地)那个掘墓人街的女裁缝?他早就忘了吧!这也算报仇?
(达达尼昂在衣柜里听得浑身发冷)
米拉迪:好了,回你房间去吧。明天务必把我要你送的那封信的回音带来。
凯蒂:是给德·瓦尔德先生的信吗?
米拉迪:当然。去吧。
(米拉迪锁上门。凯蒂轻轻打开衣柜)
凯蒂:(惊恐地)天哪!您的脸色这么苍白!
达达尼昂:(喃喃自语)好一个蛇蝎心肠的女人!
凯蒂:小声点!隔墙有耳啊!
达达尼昂:正因为这样,我现在不能出去。
凯蒂:什么?
达达尼昂:或者...晚点再出去。
(他拉住凯蒂,凯蒂不再反抗)
(幕落)